Film d’animation / Zootopie

Titre d’origine : Zootopia

Réalisation : Byron Howard et Rich Moore

Scénario : Jared Bush et Phil Johnston

Production : Studios Disney

1h48

Tout public

Visionnage très régulièrement 😊

Zootopie est un film d’animation des studios Disney sorti en salles en 2016. Le spectateur y suit les aventures de la lapine policière novice Judy Hopps et du renard filou Nick Wilde, dans la mégapole tentaculaire de Zootopie. Cette ville fabuleuse n’est pas comme celles que nous connaissons dans notre univers humain : Zootopie n’est habitée que par des millions d’animaux, de toutes tailles et modes de vie, carnivores et herbivores réunis dans une relative entente tout à la fois solide et conflictuelle. Cette harmonie équilibriste est malheureusement mise en péril par des disparitions de carnivores, retrouvés fous et agressifs par la police de Zootopie. Face à ce retour incompréhensible des instincts bestiaux chez certains habitants de Zootopie, les herbivores craignent pour leur vie et les carnivores redoutent d’être muselés préventivement… Alors que le temps est compté et que le chaos s’insinue dans les esprits, Nick et Judy vont s’allier pour mener l’enquête et résoudre un mystère épineux… et dangereux pour eux deux.

Zootopie était un pari risqué de la part de Disney en 2016, en se remettant dans le contexte de l’époque. Les grands succès purement Disney du début des années 2010 sont des films d’animation mettant en scène des princesses libérées délivrées, à savoir Raiponce en 2010 et surtout la Reine des Neiges en 2013. L’année 2016 sera l’année d’une princesse polynésienne Vaïana (mon film préféré à princesse par ailleurs), et il aurait été assez aisé de se contenter de capitaliser sur cette mine d’or royale tant qu’il y a encore moyen de piocher… Mais la démesure fait partie de l’ADN de Disney, et le studio souhaite en cette même année 2016 proposer au grand public un film animalier et innovant, Zootopie. La tâche n’est pas simple, car les dernières innovations made in Disney en animation animalière datent déjà de 2008 avec Volt star malgré lui. Le projet Zootopie est encore plus fou : uniquement des animaux en personnages, une ville entière peuplée de toutes sortes d’animaux à plumes, à poils et à écailles ! Pas moins de 3 années de développement, un budget de 150 millions de dollars (même budget que la Reine des neiges), 800 000 formes de personnages créées, une foultitude de brevets déposés rien que sur l’animation des pelages, une communication hors-norme avec un grand nombre de trailers, affiches alternatives, une chanson de Shakira : c’est un défi quitte ou double !  

Bien sûr, le suspense est déjà éventé en 2023, le film sera un immense – et mérité – succès pour le public et pour les critiques, dépassant le milliard de dollars de recettes et décrochant l’Oscar du meilleur film d’animation en 2017 !

Ça donne bigrement envie de le re-re-regarder et d’en parler au chaud à Sahara Square, en dégustant une bonne pawspicle, miam 😊

Mon ressenti :

Le raz-de-marée de communication Disney ne m’a bien sûr pas échappé en 2016, où les annonces de la sortie imminente de Zootopie s’affichaient en première page des journaux 20 minutes distribués en entrée d’amphi, avec des couleurs bien pétantes orange et violet. Alors bien sûr je suis allé le visionner sur grand écran, et plusieurs fois même. Moi qui étais déjà époustouflé par les détails du pelage de Rémy dans Ratatouille en 2007, j’ai été particulièrement émerveillé, c’est le moins qu’on puisse dire.  

Zootopie est un film qui m’a durablement marqué, pour plein de raisons en pagaille. Si j’essaye d’y mettre un peu d’ordre, je le résumerai ainsi : ce film est un Everest de techniques d’animation et on est carrément sorti de l’orbite terrestre en créativité dans le sens des petits détails. L’histoire est certes solide et sympa, mais Zootopie a surtout cette particularité hors du commun d’être un film à revoir plein de fois simplement pour le plaisir de débusquer tel ou tel joyau d’inventivité, là au fond du décor en faisant l’arrêt sur image au bon dixième de seconde près, sur absolument toutes les scènes. Je ne sais pas si je verrai un tel équivalent créatif un jour dans un futur film Disney ou ailleurs, mais je suis déjà super content d’avoir ce film-là sous la patte.

Rien que l’entrée dans la ville en train est un moment de magie indicible.

Allez, courons à la rencontre de ses habitants ! 😀

Zootopie est porté par le duo attachant de Nick le goupil et Judy la lapine hyperactive. À l’origine, le scénario du film était basé sur le point de vue de Nick, mais Judy a finalement été préférée de manière à avoir un regard plus neutre et aussi bien plus émerveillé sur cette merveilleuse cité qu’est Zootopie.

C’est un choix ma foi assez logique, puisque Judy est une nouvelle-venue dans la mégapole, et la ferveur urbaine la dépayse totalement des champs de carottes où elle a vécu son enfance parmi ses centaines de frères et sœurs. Judy a de l’ambition, Judy a de l’énergie à revendre, le sens de la justice et de faire très bien les choses : elle veut réussir dans la police et prouver à tous qu’une herbivore, petite mais costaude, peut devenir un super flic, et même rien de moins que la meilleure ! Elle va malheureusement vite déchanter, car ses collègues les gros mâles ne lui laissent pas de chance pour prouver sa valeur. Par (mal)chance, elle tombe sur une magouille de Nick et son acolyte un faux bébé renard, tous deux en train de faire du trafic de sorbet ! 😀

Cette combine givrée est l’occasion de découvrir ce cher Nick, contraint d’aider Judy qui l’a épinglé concernant ses démêlés fiscaux. Nick est la figure du renard comme on se l’imagine, façon Roman de Renart. Ses intérêts personnels priment sur tout le reste, et ce « tout le reste » il le considère avec une désinvolture souriante et nonchalante, avec quelques tirades bien senties. Dans une ville dont le maire est un lion ripou et se prénomme Leodore Lionheart, Nick se comporte bien naturellement comme un Robin des bois en quête de butin facile moyennant quelques combines astucieuses… et à la différence malicieuse qu’il ne rend pas l’argent aux pauvres. En d’autres termes, Nick le nihiliste est quelqu’un de bien décourageant pour la pauvre Judy qui ne ménage pas ses efforts pour trouver des indices et sauver la ville. La scène archi-culte chez Flash le paresseux l’illustre parfaitement bien !

Par la suite, et à force de se tirer d’affaire mutuellement, Nick et Judy vont apprendre à mieux se connaître et à mieux se comprendre. Et de la même façon, le spectateur connaît mieux les tenants et aboutissants de la ville de Zootopie. C’est un vrai travail de géographie sociale appliquée que nous propose le film, mine de rien, et c’est super bien fait. En parcourant chacun des quartiers – le désert, la jungle, la toundra, la ville miniature des musaraignes – des communautés ghettoïsées nous sont dévoilées, avec chacune ses propres règles, son fonctionnement, sa volonté d’aspirer à son existence la meilleure qui soit. Malgré les efforts de Zootopie à proposer des services publics qui soient adaptés à la taille et la corpulence de tous, certains particuliers ne jouent pas le jeu et refusent par exemple d’accueillir un renard comme client… La police elle-même, pourtant présentée de manière positive et plutôt encourageante par le film, souffre des mêmes biais, car ses agents sont presque exclusivement de gros animaux qui négligent le sort des plus petits. La géographie sociale de Zootopie est fascinante et foisonnante, et placée au cœur de l’intrigue comme des dizaines de petites histoires d’animaux, qui témoignent chacun à leur façon que la ville est un espace vécu et où chacun a son empreinte à apporter.

Une manière de représenter les espaces géographique de Zootopie : les lignes de métro

Deux scènes m’ont tout particulièrement marqué dans Zootopie, par leur justesse de propos et de scénographie.

Le moment où Judy finit sa première journée et rejoint son triste appartement, découragée d’avoir distribué des centaines de contraventions et sans obtenir la reconnaissance de ses collègues, c’est quelque chose qui m’a parlé au fond de mon cœur et de mes souvenirs. C’est émouvant de la voir ainsi, déracinée en ville inconnue et avec ses convictions qui vacillent, et l’appel téléphonique des parents qui est tout sauf un réconfort… Courage Judy, ça passera :/

Et du côté de Nick, l’entendre relater son enfance, suspendu dans la nacelle parmi les hauts branchages du district de la jungle, et expliquer pourquoi il ne croit pas pouvoir se changer lui-même dans la ville de tous les possibles, oui ça serre le cœur. 😦

Fort heureusement, et sans spoiler la résolution déconcertante du mystère de la ville de Zootopie, Judy va prouver à ce cher Nick que les choses peuvent bel et bien changer, et qu’avec du mérite et beaucoup de ténacité les rêves les plus improbables peuvent parfois être agrippés comme une fourrure bien chaude ! J’espère le revoir très vite Nick, avec son costume de flic et ses lunettes de soleil thug life ! 😀

Concernant l’avenir du film Zootopie, les heureux abonnés de Disney + peuvent déjà visionner depuis Novembre dernier une mini-série  en 6 épisodes sur des péripéties inattendues de quelques personnages secondaires rencontrés par Nick et Judy ! Je les ai regardés avec plaisir, même si je regrette un peu que ces histoires soient en simultané de l’intrigue du film et non pas à sa suite, ce qui fait que l’on n’apprend pas beaucoup de nouvelles choses sur la ville ou la vie future de nos deux loupiots préférés. Une mention spéciale néanmoins pour l’épisode du parrain musaraigne que j’ai trouvé intelligemment raconté et émouvant, et aussi pour celui avec Clawhauser le guépard enrobé de la police que j’ai trouvé toujours aussi hilarant à vouloir être le plus grand fan de Gazelle. ^^

Dans les cartons de Disney, un Zootopie 2 a de nouveau été annoncé par Disney le 9 février 2023, pour une date encore non communiquée. Une info à prendre avec des pincettes, car les cartons sont nombreux chez Disney et beaucoup finissent vides en fin de compte…

En attendant, les plus chanceux d’entre nous (probablement pas moi malheureusement ^^’) auront le loisir de visiter le parc d’attraction de Disneyland Shanghai qui va inaugurer une zone consacrée à l’univers de Zootopie en octobre 2023, pour fêter l’année du lapin ! ^-^

Bonne soirée à tous, et n’hésitez pas à m’envoyer des cartes postales de Zootopie, il y a tant de bons spots à découvrir sur place ! 😊

Liam Azerio, fan de Gazelle et partenaire de danse de Clawhauser

Publié par LiamAzerio

Renard curieux !

2 commentaires sur « Film d’animation / Zootopie »

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